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Desiage : "Une perpétuelle remise en question"

Promu arbitre de Ligue 1 en début de saison, Sébastien Desiage (photo) a retrouvé mardi un jeune public dans le cadre de l'opération Ecole de la Citoyenneté. Avant de mettre le cap ce jeudi pour le stage des F1 prévu à Clairefontaine, il évoque ce rendez-vous avec une quinzaine d'adolescents et d'adultes en difficulté face auxquels il a notamment fait part de son expérience personnelle de l'adversité.

 

 

Dans quelles circonstances avez-vous pris part à cette opération ?


"C'est la DNA qui avait été sollicitée. Je crois que Clément Turpin avait ainsi déjà pris part à cette opération. De mon côté, j'ai été amené à rencontrer durant deux heures une quinzaine de jeunes de 18-25 ans connaissant des situations difficiles. L'objectif poursuivi est de permettre à ces garçons et filles, conviés à Paris une semaine, de s'ouvrir à la diversité. Cette rencontre a été très interactive, d'autant plus que ces jeunes, venus de toute la France, étaient des passionnés de football." 


Vous avez ainsi d'abord évoqué devant ces jeunes votre trajectoire sportive.


"En trois mots, l'arbitrage a été une passion, un sport, puis un métier.  Je suis avant tout un passionné de football. J'en ai découvert un nouvel aspect parce que mon club avait besoin d'un arbitre pour répondre aux exigences règlementaires. A 18 ans, j'ai alors abandonné toute pratique sportive pour me consacrer entièrement à l'arbitrage. Après avoir débuté tard, je suis devenu arbitre de la Fédération dix ans plus tard, puis arbitre de L1, encore neuf saisons après, à l'âge de 37 ans. Caen-Valenciennes a été mon premier match de L1." 

Ces jeunes en difficulté ont évoqué le thème de l'échec. Qu'aviez-vous à leur dire à ce sujet ?


"J'ai eu un parcours atypique qui m'a permis de leur en parler. A 24 ans, j'ai raté l'examen pour devenir arbitre fédéral. Je suis redescendu dans ma Ligue pour préparer à nouveau cet examen et j'ai alors manqué la partie théorique. Par la suite, je suis resté pendant quatre ans au niveau National. Durant ces quatre saisons, je me suis malgré tout forgé une formidable expérience. L'arbitrage est une perpétuelle remise en question et il arrive souvent que l'objectif qu'on s'est fixé ne soit pas atteint. L'essentiel est d'en tirer les leçons pour continuer d'aller de l'avant. "

De la L2 à la L1, y a-t-il eu rupture ou continuité ?


"Au niveau du jeu, cela a été une totale continuité avec la L2. L'élément nouveau, c'est la médiatisation de la décision. Il y a donc une exigence encore plus grande de précision sur le terrain. Cela passe à la fois par la nécessité de renforcer l'expertise technique, de multiplier les séances vidéos et de travailler la gestion des conflits et de l'approche relationnelle. Il y a encore plus d'exigence dans la préparation. La qualité de la prestation découle d'une préparation extrêmement pointue. Il s'agit d'anticiper au maximum." 

Vous avez été interrogé sur la façon dont vous conjuguez l'arbitrage avec la vie personnelle et professionnelle. Comment conciliez-vous ces différentes exigences ?


"J'ai évoqué la notion d' "écologie personnelle". Chaque semaine, je fais le point sur ces différents domaines et j'essaye d'être le plus performant pour chacun d'entre eux. Concernant l'arbitrage, je pars toujours avec le sourire, avec la confiance dans mon équipe (Mathieu Grosbost lui est associé). Professionnellement, je suis gérant d'une agence de communication. Après mon accession en L1, j'effectue environ 25% de présence. C'est quelque chose que j'avais préparé. Je m'étais fixé l'objectif de la Ligue 1 et j'avais envisagé les deux hypothèses. J'avais anticipé et j'étais déjà dans l'action quand j'ai appris ma promotion." 

Y a-t'il eu des interrogations récurrentes de la part de ces jeunes ?


"Ils ont vite rebondi sur la vidéo dans l'arbitrage. Ils m'ont également demandé comment les arbitres ne sont pas découragés en étant souvent chahutés ou invectivés. Je leur ai répondu que l'arbitre de District connaît des conditions plus difficiles. Il est seul, dans un environnement parfois plus hostile qu'en L1, tandis que nous avons des conditions de sécurité optimales. Je souhaitais vraiment mettre en avant l'arbitrage de la base."

 

Photo FEP



14/12/2011
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