Le blog de ouatata. L\'arbitrage est l\'argument de défaite des nuls.

Ils criaient : “On va te saigner, te crever”

Hervé Ovini, l’arbitre agressé du match Narbonne Septimanie/Moussan-Montredon témoigne.


En vingt-deux ans d’arbitrage, dont dix en Ligue, je n’avais jamais été confronté à une telle violence autour d’un terrain de football. Des bagarres, j’en ai vues, mais là, ça dépassait tout ce qu’on peut imaginer".

Vingt-quatre heures après les graves incidents qui ont émaillé la fin du match entre Narbonne Septimanie et l’Olympique Moussan-Montredon, Hervé Ovini, “l’homme en noir”, est toujours "profondément choqué" par les scènes d’une "sauvagerie inouïe" dont il a été témoin.


Coup de couteau dans le cou


Menés 2 à 0 à la mi-temps sur le terrain de Narbonne Septimanie, à Montplaisir, les joueurs de Moussan-Montredon étaient parvenus à égaliser en seconde période, avant de s’imposer par 3 buts à 2. Au grand dam du club narbonnais et de ses supporters, selon les témoignages recueillis.

En cause, estime l’arbitre, une bande d’"une vingtaine de jeunes qui n’étaient pas venus pour regarder un match de foot". De fait, c’est à une violente bagarre qu’ont été confrontés les joueurs visiteurs, lors de laquelle un des leurs a été blessé d’un coup de couteau dans le cou, qui a frôlé une artère vitale.


"Vous avez la sueur qui vous coule dans le dos"


"Moi, je n’ai dû mon salut qu’à la prompte ouverture de la porte de mon vestiaire, dans lequel j’ai pu me réfugier", témoigne Hervé Ovini. Pressentiment ? L’arbitre quadragénaire en avait confié la clé à son père, venu assister à la rencontre. C’est celui-ci qui, au coup de sifflet final, a ouvert le local dans lequel son fils a trouvé refuge.

Dix minutes durant - "c’est très long, dix minutes, dans ces circonstances…" -, l’arbitre a senti les coups violents portés sur la porte, entendu les menaces qui fusaient : "Ils criaient “On va te saigner, on va te crever”. Quand vous entendez ça, vous avez la sueur qui vous coule dans le dos…".


Abandonner l'arbitrage ?


De retour à son domicile, dans la soirée, Hervé Ovini confie avoir songé, un temps, "ranger les crampons" et abandonner l’arbitrage. Il en a été dissuadé par ses pairs, qui l’ont convaincu de "ne pas céder face à ces violences. Mais, même quand on est un passionné comme moi, ça fait réfléchir".

Lundi, l’arbitre mettait un point final au rapport qu’il va adresser au président du district de football de l’Aude, Claude Lacour. Hervé Ovini, lui, espère désormais que "la sanction sera à la hauteur des événements". A l’égard des joueurs auteurs des violences, mais aussi des responsables du club, dont certains l’ont menacé en deuxième mi-temps, affirme l’arbitre. "Ils savaient qu’il y allait avoir des échauffourées, mais ils n’ont rien fait. Ces gens-là, les joueurs comme les responsables, n’ont rien à faire sur ou autour d’un terrain de sport".

Sur le plan judiciaire, le parquet de Narbonne a indiqué, lundi soir, qu’une procédure avait été ouverte pour “violence en réunion avec arme dans une enceinte sportive”. Dirigeants des deux clubs, joueurs témoins ou incriminés et arbitre ont été ou vont être entendus, pour identifier les auteurs des violences qui auraient pu provoquer un drame.

 

L'arbitre a été agressé du match Narbonne Septimanie/Moussan-Montredon.



27/11/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 30 autres membres