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Marc Batta : "L'aide précieuse des arbitres additionnels"

Le Directeur National de l'Arbitrage Marc Batta dresse un premier bilan de l'expérimentation relative à l'arbitrage à cinq dans le cadre de la Coupe de la Ligue, dont le dernier acte s'est disputé samedi au Stade de France (Marseille-Montpellier 1-0). Il évoque également la conclusion des rencontres qu'il a effectuées avec Bertrand Layec, manager des Fédéraux 1 et Philippe Leduc référent des L2, auprès des entraîneurs professionnels de Ligue 1 et Ligue 2.

 

L'expérimentation relative à l'arbitrage à cinq : 


"Il s'agit d'un projet de Michel Platini, président de l'UEFA, qui a débuté avec des compétitions européennes U17 et U19 avant d'être étendue à des épreuves telles que l'Europa League ou l'UEFA Champions League. Avant de donner son aval, la FIFA a souhaité prolonger l'expérience en proposant à des fédérations volontaires de mettre en œuvre un tel arbitrage à cinq. La France a répondu favorablement avec une application en Coupe de la Ligue depuis juillet 2010. 

L'objectif est de réduire a minima les grosses erreurs dans les surfaces de réparation, ce que peut symboliser le but de Franck Lampard refusé en Coupe du Monde 2010 lors d'Allemagne-Angleterre (4-1), alors que le ballon avait franchi la ligne. Le but poursuivi est aussi d'avoir une action préventive dans les surfaces et d'apporter un soutien supplémentaire aux arbitres centraux dans la direction des rencontres." 

 

Le bilan en Coupe de la Ligue : 


"Depuis le début de la compétition, 43 rencontres ont été dirigées par un groupe de 256 arbitres. Le bilan est largement positif, même s'il existe encore des évolutions à prévoir et des progrès à encourager. Les 43 matches ont donné lieu à 26 faits marquants, avec 13 décisions prises par les additionnels sur des actions de jeu, 2 autres au niveau disciplinaire et 11 enfin sur des situations diverses (corners, coups francs…). A Boulogne, l'arbitre Silas Billong a notamment permis de valider un but, en tant qu'additionnel. 

Le retour des arbitres et des différents acteurs – joueurs et entraîneurs, est également positif, mais pour une meilleure lisibilité du travail  des additionnels, il semble nécessaire que ceux-ci s'investissent davantage dans la gestuelle afin de parfois faire comprendre leur implication dans la décision. Une autre évolution qui semble souhaitable est d'essayer de changer l'emplacement des arbitres additionnels pour permettre aux centraux de se déplacer de façon plus naturelle. Aujourd'hui, l'additionnel se place le long de la ligne de but, du côté opposé de l'assistant, l'arbitre central se déplaçant vers ce que l'on appelle la "black zone". Déplacer l'arbitre additionnel du côté de l'assistant mériterait d'être testé. 

Lors des demi-finales de la Coupe de la Ligue, Donald Mac Vicard, responsable à la FIFA de cette expérimentation, a assisté aux deux matches pour se faire une opinion et nous demander un bilan final afin que l'International Board puisse se positionner dans le futur au vu des différentes expériences menées. L'objectif avoué de l'UEFA  était d'avoir un arbitrage à cinq pour l'Euro UEFA 2012. C'est à l'occasion de cette compétition que l'on se rendra compte que le projet de Michel Platini était un projet crédible et bénéfique pour l'arbitrage. 

Les arbitres de la finale ont été préparés trois semaines avant l'échéance par Bertrand Layec, avec des mises en pratique sur le terrain. Ils ont de nouveau été réunis 48 heures avant le match pour une dernière mise au point. La réussite de ce projet passe par un investissement permanent des additionnels dans le déroulement de la rencontre et un travail d'équipe sans faille."

 

Les rencontres avec les entraîneurs :


"Sur les 40 entraîneurs de L1 et L2, 37 ont répondu de façon favorable, trois n'ayant pas donné suite. Ces rendez-vous ont pour but d'améliorer les relations entre les arbitres et les techniciens. Il nous paraissait essentiel d'avoir un retour objectif, dépourvu de la passion et de la tension présentes à la fin des matches. Nous avons reçu un accueil particulièrement cordial avec au final des discussions franches et sereines. Les entraîneurs restent favorables à la rencontre effectuée en début de saison et sont enclins à reconduire ce type de rendez-vous en milieu de saison ; ils proposent également que des arbitres puissent participer une à deux fois par saison aux entraînements des équipes.

Tous sont conscients des énormes difficultés de la fonction ; leurs messages ne constituent pas une remise en cause de l'arbitrage. Il s'agit avant tout d'une demande de modification de certains comportements avec le souhait de côtoyer des arbitres plus ouverts, moins irritables et, disons-le, parfois moins arrogants. Il y a toujours une part de vérité dans ce genre de "feedback". Une solution pourrait être la mise en œuvre d'un relationnel autour des rencontres. Il pourrait s'agir d'échanger quelques minutes avant match, d'un bref contact à la pause, ainsi que d'un débriefing entre le coup de sifflet final et la conférence de presse. Souvent, les propos tenus sous le coup de l'émotion ne correspondent pas à la pensée de leurs auteurs. Un tel dispositif donc réduirait les tensions qui perdurent après le coup de sifflet final.

De la même façon a été évoqué le concept d'un code de bonne conduite que pourraient partager le quatrième arbitre et les officiels du banc de touche, définissant un comportement adapté de la part de l'arbitre et une attitude responsable de l'ensemble du banc.

A ce sujet, je tiens à rapporter l'excellent comportement des deux bancs montpelliérain et marseillais lors de la finale de la Coupe de la Ligue. La veille de ce match, une réunion avait rassemblé arbitres et entraîneurs pour un engagement de respect mutuel. Cela signifie qu'échanges et discussions permettent toujours d'arriver à des attitudes responsables."

 



29/04/2011
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