Le blog de ouatata. L\'arbitrage est l\'argument de défaite des nuls.

 Alors que la lutte fait rage à tous les niveaux du classement, la vingt sixième journée de Ligue 1 a été arbitré par des amateurs de niveau fédéral trois.

Pouquoi cette grève ?

Le climat entre le corps arbitral et les clubs est de plus en plus tendu. Des sorties médiatiques des présidents de plus en plus violentes, à l’image du président des girondins de Bordeaux, François Triaud: «Encore une fois, Monsieur Ennjimi n’a pas maîtrisé son sujet... Et pour la énième fois, quand il arbitre Bordeaux, ça se passe mal pour nous. Donc, je tiens solennellement à dire que je ne souhaite plus le voir arbitrer un match de Bordeaux, et que les gens qui choisissent les arbitres, quand ils feront leur choix, puissent se souvenir de cette soirée."»

Les entraîneurs ne se laissent pas compter et bien souvent justifient les mauvaises performances de leur équipe en rejetant la faute sur l’homme en noir, bouc émissaire parfait pour masquer leurs erreurs. Au palmarès des attaques on retrouve souvent les même phrases lors des interviews en fin de match, du «on ne veut pas de nous en L1» au toujours fringant «on ne nous arbitrent pas de la même façon». (voir mes coups de gueules)

Les arbitres deviennent clairement la force du mal, pour ne pas dire des maux.

D’un commun en accord, les arbitres décident alors de frapper un grand coup en reportant le coup d’envoi des rencontres de la vingt sixième journée d’un quart d’heure.

La Fédération Française de Football contre attaque.

Bien que prévenu le jeudi 3 mars par courrier de la volonté des arbitres de reporter le coup d’envoi d’un quart d’heure, la FFF ne tarde pas à réagir et frappe un grand coup. Les trios d’arbitres désignés pour cette journée de championnat sont tous suspendus et remplacés par des arbitres de niveau fédéral trois, c’est-à-dire issus du National.

Petite anecdote croustillante, le président Duchaussoy a appelé son homologue italien pour avoir un trio d’arbitre italien pour le match au sommet entre Marseille et Lille, histoire d’éviter une éventuelle catastrophe. D’accord dans un premier temps, la fédération italienne revient sur sa décision quand elle apprend qu’il y a une grève des sifflets français et affiche sa solidarité.

La relève assurée.

Au lendemain de cette vingt sixième journée, point de polémique et de guerre de mots. Tout le monde est unanime, les arbitres de National ont été à la hauteur de l’événement. Pourtant les conditions n’étaient pas forcément réunies. Une annonce tardive, ils n’ont pas pu bénéficier (sauf l’arbitre du match de Toulouse) des fameuses oreillettes, ni l’apport et l’aide d’un quatrième arbitre. 

La presse tout d’abord, avec « l’équipe »qui met en valeur avec son article « le match de l’arbitre » ne manquant pas de souligner leurs brillantes performances.

Les entraîneurs sont allés de leur petit mot. C’était très sympa. On les a sentis moins à cran que certains, parfois...", s’est félicité l’entraîneur de Lyon, Claude Puel. Où encore Jean Tigana plutôt agressif ces derniers mois: "L’arbitre a été bon. Ça fait du bien quand on est dans le dialogue"

Les présidents de club comme Gervais Martel: l’arbitre a fait du très bon boulot, dans un très bon état d’esprit».

D’anciens arbitres comme Alain Sars ou encore Bruno Derrien: "L’enseignement majeur, c’est que la relève est assurée. Il faut souligner que les jeunes arbitres qui ont officié en Ligue 1 à l’occasion de cette 26e journée ont eu une préparation de match extrêmement difficile».

Pour finir en beauté ce concert de louanges, Frédéric Thiriez. Le président de la LFP, leur a rendu un hommage appuyé: «Leurs prestations, ainsi que leur sens de la psychologie et leur professionnalisme, ont été unanimement salués sur tous les terrains.»